Ce p’tit journal retrace le raid itinérant « L’aventure pyrénéenne, saison 4 » du 28 juillet au 14 août 2024. Il a été rédigé grâce à l’envoi quotidien de sms par Georges et illustré avec les photos des participants.
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Dimanche 28 juillet : nous arrivons en principauté d’Andorre après plus de 8 heures de route, installation dans un très bon hôtel confortable à Arinsal pour trois nuits, les prestations de cet hôtel sont top !
Lundi 29 juillet : après une bonne nuit, nous prenons un petit-déjeuner très copieux : il le faut car le menu de cette journée sera lui aussi très copieux. Nous partons du parking de l’hôtel pour faire l’ascension du plus haut sommet d’Andorre, le pic de COMA PEDROSA (2943 m). Plus de huit heures de marche pour un dénivelé de 1400 m positif et négatif et environ 16 km. Quelle belle mise en bouche pour notre premier jour de cette quinzaine pyrénéenne, avec en dessert le ciel bleu, le soleil et quelques lacs magnifiques. Nous ne pouvons pas bien suivre les JO mais on a tous des médailles 🏅 plein les yeux 😉
Mardi 30 juillet, objectif : lac et pic de l’ESTANYO (2915 m)
Équipe au départ : 12 fringants randonneurs mais oups, problème de batterie, pas pour un des nôtres, non, non, mais pour une « 4 roues ».
Résultat : Georges a affronté des montagnes… avec l’assistance auto. Quant aux autres, l’âme en peine, en route pour un itinéraire qui nous mène jusqu’au deuxième plus haut sommet de la principauté d’Andorre. Nous parcourons toute la vallée de Sorteny jusqu’au col où nous trouvons l’Estanyo, un beau lac d’origine glacière. Nous progressons jusqu’à la crête de la chaîne montagneuse du Roc del Rellotge, et nous montons tout au long de cette crête jusqu’au pic de l’Estanyo, sommet très minéral. 1100 m de dénivelé sur un parcours ponctué de belles fleurs (gentianes, iris…).
Quant à Georges, après avoir récupéré sa voiture avec une batterie toute neuve dans l’après-midi, il a pu se défouler en allant au refuge de l’Estany (oui, oui, nous savons, les noms se ressemblent, mais pas du tout au même endroit) : 500 m de dénivelé en 1 heure. Trop fort notre Georges. Apéro bien mérité pour terminer une sacrée journée.
Mercredi 31 juillet, dernière randonnée en Andorre : les lacs et col de PESSONS, 750 m de dénivelé pour 12 km, à priori une rando plutôt petite… mais très exigeante sur le terrain, un sentier pas très confortable qui serpente au milieu d’immenses éboulis, et quel environnement !!! C’est magnifique, quelques jolis lacs apportent un peu de douceur. Les crêtes effilées se découpent dans le ciel d’un bleu incroyable. Arrivés au col, de part et d ‘autre on peut voir une vingtaine de lacs, c’est magique. Demain nous attaquons notre aventure pyrénéenne depuis Merens-les-Vals.
Jeudi 1er août, première étape sur le GR10 : Merens => refuge des BESINES, 1200m de dénivelé pour 12 km. Nous remontons tout d’abord un très long vallon à la fraîche, avec juste le bruit d’un petit torrent. Au bout de deux heures le soleil nous rejoint, nous attaquons une rude montée, il fait très chaud, un replat ombragé au-dessus d’un petit lac est le bienvenu pour la pause banane. Tout là-haut on aperçoit le col des Bésines, nous y sommes à midi pour la pause pique-nique. Encore une heure et nous sommes au refuge. Comme il est tôt, le sympathique gardien du refuge nous propose d’aller jusqu’à un très joli lac par un sentier très confidentiel, quelques-uns d’entre nous sont partants, ça valait vraiment le coup 👍 300m de dénivelé supplémentaires et 3 km de plus. Une bonne bière, un bon repas, une bonne nuit…
Vendredi 2 août : départ du très bon refuge des BESINES pour le lac des BOUILLOUSES,+700/-780 m de dénivelé pour 17 km. Le ciel est grand bleu, montée tranquille jusqu’au col de la Coume d’Anyell, d’où nous quittons l’Ariège pour les Pyrénées-Orientales. Nous redescendons sur un immense plateau très ouvert avec une belle pelouse alpine, pause banane au-dessus du très grand étang de Lanoux, le ciel est toujours aussi bleu… nous continuons la traversée de cet immense plateau, quelques petits nuages décoratifs apparaissent… un petit détour vers un lac pour la pause casse-croûte, un groupe de cavaliers fait de même, apparemment nous ne sommes pas les bienvenus, un cheval et son propriétaire nous le font bien comprendre 😬 De plus en plus de nuages menaçants… nous continuons toujours sur ce plateau très agréable… encore 6 km… premiers petits grondements, plus du tout de ciel bleu… nous arrivons finalement au gîte avant de très grosses averses avec même un peu de grêle… ouf !
Samedi 3 août, des Bouillouses à Planès : l’étape du jour semble, sur le papier, assez linéaire avec peu de dénivelé. Après l’orage de la veille et les fortes pluies, c’est très pur et limpide donc décision est prise de faire un aller-retour depuis l’auberge 👍 aux lacs du Carlit. Nous ferons le tour des 4 premiers, il y en a 12 au total.C’est tout simplement magnifique. Retour à l’auberge, un petit café et nous reprenons le GR… enfin pas très longtemps… une variante plus sympa passe encore par quelques lacs 👍 top pour la pause pique-nique. Depuis le début, nous avons longé autant de lacs que l’on a de médailles aux JO. Nous rejoignons le GR, c’est vraiment linéaire, une vraie étape de transition…Tout d’abord une longue traversée en forêt de pins, ensuite nous arrivons en campagne, plein boom des fenaisons. À droite, à gauche, on monte, on descend, à gauche, à droite… de quoi perdre le nord… enfin l’est 😉. Changement total de décor sur cette étape. Nous arrivons à notre hébergement après 8 h de marche, +530m/-1000m/25km… belle petite étape de transition 😉
Dimanche 4 août : départ de notre gîte à Planès, un endroit où l’on a envie de revenir 👍 et direction le refuge de la Carança. Un joli sentier en balcon dans les pins nous emmène dans un vallon très ouvert où le panorama se dévoile, s’en suit une rude montée au soleil, nous arrivons dans un pâturage, endroit idéal pour une longue pause casse-croûte. À nouveau une grosse montée pour atteindre le col qui nous permettra de basculer vers le refuge. Depuis le col, nous sommes 3 à faire l’ascension d’un sommet proche en aller-retour, tandis que les autres se posent pour une petite sieste. Il reste une heure de descente par un sentier assez accidenté pour rejoindre le refuge. +1150/-800/15km. Plus de lacs, un autre chapitre s’ouvre 😉
Lundi 5 août : départ du refuge de la Carança pour rejoindre le gîte d’étape de PY. Très sobre, le refuge de la Carança… repas épicé, petit déjeuner assez léger, on se lave au torrent, toilettes sèches à 50 m du refuge… super pour admirer les étoiles ✨🌟 la nuit, pour ceux qui se lèvent ! Nous débutons la journée par une traversée montante en forêt avec quelques clairières qui servent de pâture, la montée se poursuit jusqu’à un col où 2 patous nous attendent ??? assez sympathiques… Ensuite longue descente jusqu’au village de Mantet et pause repas à l’ombre, au bord d’un torrent. Nous traversons ce beau village, on prend un petit café au bar local avant de faire la montée au col de Mantet et à nouveau une grosse descente jusqu’à Py où se trouve notre hébergement. Les chiffres : +830/-1650/16km. Nous avons quitté depuis 2 jours les lacs et les paysages plutôt alpins pour passer en mode méridional : forêts de pins, genêts, le chant des cigales même en altitude, beaucoup de papillons, peu de fleurs, de la caillasse, des sommets arides, le ciel est bleu, il fait chaud… On ne va quand même pas se plaindre 😉 et puis le Canigou nous attend 😉
Mardi 6 août : l’étape du jour doit nous conduire de PY (ou PI de CONFLENT) jusqu’au refuge de MARIAILLES. Cette étape m’a fait mentir : je pensais que nous allions retrouver pour le reste du parcours la même ambiance méridionale, mais non… ce jour, pas de genêts ou autres arbustes qui griffent les jambes, pas de caillasses qui roulent sous les pieds, une bonne température, pas de cigales ni de parfums du sud… Tout d’abord un copieux petit-déjeuner nous est servi à la terrasse du petit café, nous prenons ensuite un agréable sentier en balcon qui nous emmène au col de JOU, puis un très joli sentier nous conduit tranquillement jusqu’au refuge, parfois bien en lacets, parfois en balcon. Sur certaines parties, nous longeons un petit canal du genre levada à Madère, c’est vraiment très agréable. Arrivée au refuge vers midi pour la pause repas. +830/-130/10km : cool ! Fin du premier épisode.
Comme il est tôt, nous sommes 9 pour faire une petite virée depuis le refuge… un risque d’orage est annoncé en milieu d’après-midi, on va pouvoir tester la fiabilité de la météo 😬😬. Donc on a testé notre cape de pluie… et dire qu’il ne pleut jamais dans les Pyrénées-Orientales 😉. Retour au refuge trempés, en prime de la grêle… Pas bien grave… on est bien au chaud au refuge. Fin de l’épisode 2.
Mercredi 7 août : cette étape nous conduit du refuge de MARIAILLES au refuge des CORTALETS. À 7 heures nous sommes en piste, nous prenons un agréable sentier qui suit la courbe de niveau jusqu’au fond d’un long talweg pour passer sur l’autre versant. Les sommets, encore pris dans les nuages ⛅️ à cause de l’orage de la veille, se dévoilent petit à petit, le ciel devient bleu, la température est bien. Ensuite nous quittons le GR10 qui à priori n’est pas top par la suite, pour prendre un sentier qui nous fait traverser un grand vallon avec autour de nous un panorama magnifique. En face de nous se dresse le mythique CANIGOU… Ce sentier va nous y conduire, pause sur un petit plateau on l’on peut deviner notre futur cheminement et la fameuse cheminée. Il ne reste plus qu’à passer à l’action 👍, plus ludique que technique. Après plus de 4 heures de marche depuis le matin, nous atteignons ce sommet emblématique des Catalans, c’est splendide. 👏👏 à toute l’équipe ! Séance photos et nous attaquons tranquillement la descente vers le refuge pour manger un peu plus bas. Un petit risque d’orage était prévu, mais les cieux furent avec nous 🌤️. Arrivés au refuge, le brouillard a enrobé le CANIGOU. +1070/-650/14km. Quelle belle étape !
Jeudi 8 août : nous partons du refuge des CORTALETS pour le refuge de BATERA. Nous démarrons l’étape par un aller-retour aux crêtes du BARBET, un joli belvédère du CANIGOU. Une partie du groupe pousse un peu plus loin au point le plus haut, ces crêtes sont très belles et nous offrent un formidable point de vue sur l’imposante face Est du CANIGOU, puis nous redescendons prendre le GR10 direction BATERA. Nous allons faire 15 km sur un joli sentier balcon très roulant qui se faufile de versants en versants, parfois panoramique, parfois en forêt, jamais difficile et toujours agréable, la descente sur BATERA est très sympa. +630/-1260/19km
Vendredi 9 août : l’étape du jour nous conduit du refuge de BATERA au gîte « Mas de LA FARGASSA », grosse étape en perspective. Nous démarrons du refuge (plutôt bien) pour attaquer plus de 1100m de dénivelé en descente pour rejoindre la petite ville d’Arles-sur-Tech où nous pouvons nous ravitailler pour les jours à venir.
Pause pique-nique au frais, au bord de la rivière Tech. Ensuite une montée nous attend, environ 650m de dénivelé 😮💨 Au début, ça monte raide en plein soleil… chaud… très chaud, ensuite de nombreux lacets dans une forêt de châtaigniers nous facilitent la montée. Arrivés à un petit col, il nous reste environ 1h30 de marche pour rejoindre le gîte avec une succession de montées et descentes cassantes… et pour finir 🥴 1km de goudron. Ce genre d’étape en basse altitude est plus costaud qu’il ne semble : chaleur, sentiers où il faut toujours être attentif, montées, descentes, montées, descentes… Finalement, la. montée au CANIGOU était plus facile 😉😉. Je vous parlerai un peu du gîte demain…
Samedi 10 août : quelques mots sur le gîte de la FARGASSA que nous quittons ce matin. Ça vaut vraiment le coup d’y passer. Il se trouve bien en contrebas au bord d’une rivière, nous sommes tout d’abord accueillis par des chiens… une chèvre qui se balade sur les tables… la dame qui nous accueille est sympa… les gens sont pieds nus… cool 😉. Pour boire et manger, il faut se servir… cool… c’est très bon… le dortoir est bien … une ambiance… baba cool 😉 (je suis taquin…).
Ce matin nous partons pour rejoindre le gîte communal LAS ILLAS. Tout d’abord nous prenons un sentier tranquille et agréable dans les châtaigniers qui nous emmène à un petit col, suit une montée très raide sous la chaleur, arrivés au col nous passons des châtaigniers à une belle forêt de hêtres, il fait bien plus frais, nous reprenons un peu d’altitude (1500m). Au dernier col sur la frontière (Coll del Pou de la Neu) nous décidons de quitter le GR10 pour basculer côté espagnol, ce qui nous réduit le dénivelé, évite 3km de route 👍 et ce sentier arrive quasiment sur la terrasse de l’auberge ou nous dînons ce soir… cool pour la bière. Le gîte se trouve juste à côté. +1000/-1000/17km, une belle étape finalement assez… cool 😉😉.
Dimanche 11 août : hier soir, au gîte communal de Las Illas nous n’avions que le couchage, le repas était assuré par la seule et très bonne auberge du coin : un excellent repas nous a été servi 👍.
Ce dimanche matin nous partons tôt de LAS ILLAS pour une longue étape qui va nous conduire au chalet de L’ALBERE. Certainement pas l’étape la plus pimpante du séjour… on le savait. La majorité du parcours se fait sur piste, nous prenons tout de même de temps à autre un petit sentier au milieu des chênes-lièges, ce qui rompt la monotonie du trajet. Le secteur du fort de BELLEGARDE est assez sympa. Nous passons par LE PERTHUS, un petit bar est le bienvenu pour se rafraîchir avant d’attaquer plus de 650m de dénivelé en montée… et il fait chaud ! Pause casse-croûte près de Saint-Martin de l’Albère. La dernière partie après le repas pour rejoindre notre hébergement nous a fait un peu peur, finalement le sentier était agréable et plutôt ombragé, ça s’est bien passé… ouf. +1030/-630/21 km. Une très belle vue s’offre à nous depuis le gîte. Demain dernière étape… ce que ça passe vite !
Lundi 12 août : dernière étape du chalet de L’ALBERE, un excellent gîte, jusqu’à BANYULS-SUR-MER, fin de notre périple. Sur le papier, c’est une grosse étape. Nous démarrons par une douce montée qui nous emmène sur les crêtes, malheureusement avec le brouillard. Ensuite nous traversons une magnifique forêt de hêtres, certains sont majestueux. Le soleil est de retour, notre sentier sillonne longuement à flanc de crête, quelquefois dessus, parfois dans l’alpage à l’herbe rase. Nous naviguons au milieu de multiples petits sommets rocailleux (des puy). Au dernier col, nous commençons la longue descente sur BANYULS, elle est très belle et nous avons enfin la vue sur la mer. Cette descente est très variée. Arrivés à BANYULS, séance photos devant la plaque en céramique « GR10 BANYULS <-> HENDAYE » sur le mur de la mairie 😉. +730/-1650/23km. Quelle belle dernière étape !
Epilogue : nous avons terminé cette traversée intégrale des PYRÉNÉES par le GR10 en 4 saisons. Certains n’en ont fait qu’une partie, nous sommes 7 à l’avoir faite entièrement. Certains diront que ce n’est pas un exploit, en tout cas c’est le nôtre 😉, en prenant le temps d’observer, d’admirer, de photographier, de se poser si nécessaire. Nous avons pu faire de belles variantes, plus intéressantes que le GR, et nous avons pu gravir de beaux sommets : le Petit Vignemale, le Néouvielle, la Brèche de Roland, le Canigou… Nous avons fait de belles rencontres dans les gîtes ou refuges, sur les sentiers ; ces rencontres furent éphémères mais souvent très riches. Il est difficile de faire un classement des 4 tronçons, chacun d’entre nous fera le sien… ils sont tellement différents par le relief et le climat. C’est vraiment une très belle traversée… Alors un grand MERCI à Denis et Bernadette pour l’organisation et la préparation des itinéraires, pour le choix des hébergements variés et de bonne qualité, pour le transfert des bagages et quelquefois même des personnes, pour poser les voitures au début des parcours et les récupérer à la fin. Maintenant il nous faut rentrer… mais il y aura d’autres aventures 😉