Après les saisons 1 (2019) et 2 (2020), le « p’tit journal illustré » de l’aventure pyrénéenne est de retour ! Au menu 2023 : les Pyrénées ariégeoises.
Dimanche 30/07 : après 6h de route, 1h de train, 1h de bus, nous voici à LUCHON, et c’est parti pour 3h de montée et 600m de dénivelé vers le joli village d’ARTIGUE où nous passerons la nuit. Un brouillard tenace enrobe les sommets… Il nous faut surtout un bon repas et une bonne nuit réparatrice !
Lundi 31/07 : le brouillard a eu la bonne idée de se dissiper, le ciel est bleu, tous les sommets alentour apparaissent au soleil levant, c est beau ! Une bonne et belle journée s’annonce : montée tranquille en alpage pour suivre une ligne de crête longeant la frontière espagnole, c’est encore plus beau ! Longue descente par un joli vallon, une belle forêt de sapins puis de hêtres, et nous voici à FOS. 1100m de montée, 1700m de descente… Ça va ! Suspens : aura-t-on une chambre et un repas ?
Mardi 1/08 : fin de l’épisode d’hier : après 2 heures d’attente devant une bonne boisson, nous avons bien eu repas et couchage, ouf !!! Aujourd’hui, après 6 km de route et une montée à faire suer un ours des Pyrénées, nous arrivons dans de magnifiques alpages au décor de tourbière, accueillis par des canins locaux !!! Une magnifique petite descente nous emmène au refuge de l’étang d’ARAING avec une vue superbe sur le lac. 1700m de montée, 300m de descente, et quel décor ! Soirée : la brume monte très vite des vallées et disparaît aussi vite, donnant au lieu une réelle beauté… Contemplation !
Mercredi 2/08 : nous partons du très sympathique refuge de l’étang d’Araing, grand bleu, nous voyons notre premier objectif, un col, et pas très loin un sommet, le Pic de l’Har, option du jour pour ceux qui le souhaitent. Ensuite nous attaquons tranquillement la descente vers EYLIE, grande pause pique-nique à l’étang de Chichoué, journée assez tranquille malgré 600m de montée et 1500m de descente. En Ariège, il n’y a pas de lacs mais des étangs 🙂
Jeudi 3/08 : nous sommes en ARIÈGE, c’est très vert. Nous avons compris pourquoi sur cette étape 5 ! Nous sommes partis du très bon gîte d’Eylie avec le brouillard et le crachin et ce fut notre lot pour la journée, une grande montée, une grande descente, à nouveau une grande montée et une grande descente. Et bien entendu il a fallu traverser un troupeau de moutons avec ces satanés patous, ils sont tellement gentils !? paraît-il !? Pas de vue mais des sentiers plutôt faciles. Heureusement, car 1700m de montée et autant en descente… Fin d’étape à la Maison du Valier, gîte très confortable, top pour récupérer.
Vendredi 4/08 : météo conforme aux prévisions, on commence par une longue montée avec 140 lacets, le brouillard fait de même, le petit crachin se transforme en pluie, le vent s’y met, le groupe reste soudé face à l’adversité. Une petite éclaircie nous permet de casser un bout de croûte et puis on remet la cape pour la descente. Quand on pense que le département d’à côté est en sécheresse !!! Après des secteurs très très boueux, bien arrivés à AUNAC… avec le soleil !!! Dénivelés du jour : +1400 / -1600.
Samedi 5/08 : après la nuit au gîte d’Aunac, un peu spartiate mais avec un super repas, nous sommes partis avec les chaussures mouillées mais un grand soleil, ouf !!! Aujourd’hui nous quittons le GR10 car l’étape aurait été beaucoup trop longue, surtout après les deux dernières journées. On peut appeler cette étape « de transition » : pas de sommet, pas de col. Nous empruntons un GRP qui chemine longuement en balcon aux alentours des 1000m d’altitude : très agréable. Ce devait être une étape plutôt tranquille pour arriver dans la vallée d’USTOU, mais tout de même 900m de montée et 900 de descente pour 20 km ! Ces étapes ariégeoises sont surprenantes.
Dimanche 6/08 : nous avons passé une très bonne soirée et nuit, excellent repas dans le très bon gîte l’Escolan. Pour l’étape 8 nous reprenons le GR10, le ciel est couvert, le brouillard enrobe les sommets. Dommage pour la vue mais tout de même cette ambiance particulière que l’on ressent, avec cette impression que ce pays ne veut pas se dévoiler tout le temps. A la descente, petit détour à la magnifique cascade du Fouillet. Puis à une bifurcation, certains descendent directement vers AULUS-LES-BAINS, tandis que les autres continuent sur le GR. Décor grandiose de la cascade d’Ars, un torrent tumultueux, des cascades en cascade, des voiles de mariée… ce fut un peu long mais ça valait le coup et une bonne bière à l’arrivée comme récompense ! Dénivelés : +1500 / -1500. Ah j’oubliais : on a vu tellement de girolles que l’on aurait pu faire une omelette géante pour tous les licenciés du club !!!
Lundi 7/08 : après cette grosse journée de dimanche, nous avons passé une plutôt mauvaise nuit au camping d’Aulus : pas très confortable à 12 sous un tente, mais on ne va quand même pas se plaindre ! Ce jour 9, on se lève un peu grincheux mais le ciel est bleu : çà remet le moral à la troupe. Cette étape est belle et tranquille, une longue montée douce sur des sentiers confortables. Aujourd’hui la montagne ariégeoise se dévoile sans pudeur, 2 petits cols, un joli sommet panoramique, un beau lac pour une longue pause (l’étang d’Alate) et une descente sur les étangs de BASSIÈS qui peut faire partie d’un must de beauté. 1300m de montée et 400 de descente : ce fut cool.
Mardi 8/08 : après un bon repas au refuge de Bassiès suivi d’une petite conférence sur la réintroduction du bouquetin dans les Pyrénées, nous passons tous une bonne nuit reposante. L’étape 10 qui va nous conduire au joli village de MARC est courte, on a donc pu reposer les jambes et fatiguer les mirettes ! Dès le départ, je vous laisse imaginer : nous sommes face à une immense étendue plane avec des kilomètres de méandres à l’eau transparente, qui sillonnent au milieu d’une tourbière couverte de bruyère joliment fleurie, avec des îlots de pins vert tendre. Nous longeons plusieurs lacs, du bleu… du bleu avec le reflet des montagnes… même la lune tarde à se coucher ! Flânerie… flânerie… Puis nous prenons la descente et rejoignons notre gîte, par une longue traversée en sentier balcon qui suit le tracé d’un aqueduc, superbe ouvrage. Dénivelés du jour : +100m / -650m.
Mercredi 9/08 : hier soir, après le repas, nous avons eu une conférence sur l’ours. Aujourd’hui ce sera une grosse étape, nous laissons le GR10 pour monter au refuge FOURCAT, à 2445m d’altitude (plus haut refuge gardé d’Ariège) avec un passage à 2700m. Nous sommes en haute montagne, avec le décor qui va avec ! Grandiose, vous ne pouvez même pas imaginer ! Des lacs et encore des lacs, petits, grands, verts, bleu turquoise… des sentiers cool au début, très raides ensuite -à brouter l’herbe sans se baisser- et un peu techniques pour finir. On peut dire qu’aujourd’hui on a certainement fait une des plus belles rando de notre vie de randonneur. L’arrivée au refuge est grandiose. On apprécie bien une petite bière et une bonne douche. Ah la douche : un boîtier savon et un pour le jeton ; surtout ne pas se tromper, sinon vous vous retrouvez avec un jeton propre et vous… sans eau ? 😂 Dénivelés du jour : +1700 / -350
Jeudi 10/08 : pour cette étape 12, nous partons de l’excellent refuge Fourcat avec toujours le beau temps. Il va falloir redescendre dans la vallée mais nous voulons encore profiter de cet endroit sublime, nous prenons donc une très belle variante avec toujours des lacs : des p’tits lacs, des grands lacs, toujours beaucoup d’lacs, des lacs bleus ou verts, des champs de bruyère, des petits lacs et des grands lacs, de très beaux lacs : vous connaissez l’air !!! vous pouvez chanter !!! 😉 Avant la descente nous observons un troupeau d’isards, puis c’est parti pour 10km d’un sentier balcon très panoramique, c’est assez incroyable, on n’a jamais vu çà, le genre de sentier où l’on ne semble jamais descendre ! Et pourtant si : 350m de montée, 1600m de descente, 20km pour arriver à GOULIER. A demain, il est temps d’aller coucher pour nous et pour vous de bien réviser (des p’tits lacs,des grands lacs…)
Vendredi 11/08 : hier, pour finir la journée, nous profitons encore d’un super gîte avec un repas de qualité. Aujourd’hui, toujours le beau temps et changement radical de décor, cette étape nous paraît plus fade mais elle nous fait connaître une autre facette de l’Ariège : des plateaux avec des alpages immenses nous offrant un très beau panorama. Nous enchaînons plusieurs mamelons avant de descendre au milieu des genêts et du houx, pause casse-croûte avant une grosse montée dans une belle forêt, arrivée sur un plateau qui semble vierge de toute occupation avec une drôle de couleur de prairie, puis on entame une dernière descente avec environ 80 lacets jusqu’à COUDÈNES. Aujourd’hui pas de lacs, de p’tits lacs… Cette étape 13 nous a paru tranquille, mais tout de même 1300m de dénivelé en montée et descente. Nous passons une agréable soirée dans un grand centre.
Samedi 12/08 : Pour l’étape 14, petit transfert au plateau de BEILLE, arrivée mythique du Tour de France. Nous traversons l’immense plateau, passons plusieurs cols en enchaînant montées et descentes, ensuite une longue traversée en balcon avant l’arrivée au refuge de RULHE (2185 m). Cette étape est Magnifique avec un grand M ! Nous arrivons tôt, peut-être un peu trop ? Pourquoi ne pas aller jusqu’à ces lacs qui nous narguent au loin ? Sitôt dit, sitôt fait, pour 6 d’entre nous. C’était très bien, bain de pieds et même baignade pour l’un d’entre nous 😉. Retour au refuge, d’un coup le brouillard enrobe le site, le spectacle est terminé !!! Petite anecdote 😉 : pour la douche il n y a qu’un boîtier pour le jeton, ouf ! Mais pour avoir de l’eau, il faut le mettre bien sec 😃. Et petit proverbe d’une personne du groupe : « sentier en balcon étroit, je n’en mène pas large ! » A demain… mais ça rime avec le mot fin….
Dimanche 13/08 : nous partons du très bon refuge de Rulhe avec le soleil mais aussi un grand vent pour notre dernière étape 😢. On s’imprègne fortement de ce qui nous entoure… et c’est parti. Il faut franchir 2 cols qui surplombent encore de beaux lacs, avant d’attaquer la descente dans un beau vallon bien ouvert. Pause repas à côté d’un petit lac, sûrement le dernier du périple, alors bain de pieds pour certains et baignade pour le même qu’hier 😉. Nous continuons par un joli sentier ombragé et tranquille. Arrivée à MERENS, quelques gros nuages menacent, le mot FIN apparaît, le rideau se baisse. Dénivelés du jour : +500 / -1500.
Epilogue : cette aventure en ARIÈGE est terminée, nous avons vécu une belle aventure. Cette partie du GR10 se mérite, sur des sentiers pas si faciles, elle est souvent zappée car l’hébergement est assez rare ou de petite capacité, les étapes peuvent donc être très longues ou trop courtes. Nous avons découvert une région magnifique qui n’a jamais envie de se dévoiler totalement, avec des vallées profondes et étroites, des forêts splendides, des plateaux immenses ou règne le silence, de vrais alpages, des lacs d’une beauté rare, des torrents, des cascades… Pas un jour n’a ressemblé au suivant, des gîtes de qualité, des refuges top, de belles rencontres, environ 16000 m de dénivelé -descente et montée- pour 260 km et de nombreux paquets de chips et cacahuètes. Nous avons terminé à 11 cette aventure, en pensant toujours à la personne qui a dû nous quitter avant la fin. Nous remercions Denis et bien entendu Bernadette d’avoir organisé ce séjour car on a tous conscience que ce fut difficile : MERCI.